Les pilleurs antiques demeurent pour nous majoritairement anonymes …..

mais par une exceptionnelle bienveillance des sources, une abondante documentation nous est parvenue sur une série de pillages advenue entre les règnes de Ramsès IX et Ramsès XI : le sac de l’Occident de Thèbes, une affaire à très grande échelle qui mit en accusation des personnages politiques haut placés et dont nous possédons le dossier de l’instruction judiciaire.

Une civilisation aussi prestigieuse que l’Egypte antique n’a pas manqué d’avoir ses collectionneurs passionnés, pensons aux Romains transportant des obélisques jusqu’à Rome ! Et la recherche d’antiquités qui n’avait jamais vraiment cessé connut un attrait grandissant à la suite de l’expédition d’Egypte et de l’égyptologie naissante.

Que de quêtes anarchiques où des aventuriers travaillant de pair avec des trafiquants locaux et chefs de bande fournissaient des objets aux quatre coins de monde occidental. Ainsi furent constituées les collections de grands musées.

La création du Service des antiquités par Mariette n’interrompit pas le trafic mais le pillage entra dans une nouvelle phase avec un peu moins de facilité dans la mise à sac débridée.

Une loi de 1983 a définitivement interdit le commerce d’antiquités en Egypte et le pays s’est lancé dans une vaste campagne pour obtenir le rapatriement des objets les plus prestigieux sortis illégalement hors de son territoire.

Mais si les temps devinrent un peu plus durs pour les pillards, rien n’interrompît jamais ce juteux business. Ainsi ce vaste trafic international mis au jour récemment par la justice française où de somptueux objets passèrent des mains de marchands peu scrupuleux aux collections des plus grands musées du monde, Metropolitan Museum et Louvre Abu Dhabi. L’enquête continue....

                                                                         d'après Pascal Vernus "Dictionnaire amoureux de l'Egypte ancienne"