Cette petite femme d’un 1,55 mètre est parvenue à régner en maîtresse quasi absolue sur l’égyptologie française pendant plus d’un demi-siècle. Compensant sa taille par une force de caractère qui, certes nous impressionnait nous ses élèves mais surtout parvenait à vaincre toutes les difficultés, toutes les hostilités, tous les conflits pour imposer ses idées et sa vision de l’Égypte. Elle était redoutable dans sa défense de l’égyptologie et par là même du pays, n’hésitant jamais à en rudoyer les dirigeants pour leurs erreurs ou leur laxisme. C’est grâce à elle qu’une autoroute ne fut pas construite comme prévue au pied des pyramides de Guizeh.

Certes, la civilisation pharaonique attire par ses mystères, ses splendeurs, son gigantisme. Mais dans l'engouement suscité par Christiane Desroches-Noblecourt, il y a plus. Quelqu'un d'autre se donne à voir, derrière cette intime des monuments, derrière celle qui s'est colletée aux temples et aux tombes de l'antiquité pharaonique, derrière la conservatrice d'un département - aussi prestigieux soit-il - du Musée du Louvre ou la militante qui par son cri alerta la planète autour d’un patrimoine appelé à être englouti. Quelqu'un d'autre, en effet : un personnage historique.